Sous le maillot rouge de l’équipe de France, composée de coureurs bretons, Théo Cotard a encore franchi un cap. Déjà à l’aise sur les routes du Tour de Bretagne, l’habituel sociétaire de WB-Fybolia Locminé, qui rejoindra Côtes d’Armor-Marie Morin-U la saison prochaine, a cette fois décroché un Top 10 sur une manche de Coupe de France Pro (voir classement), au Grand Prix du Morbihan (1.Pro). L’Espoir 4 revient sur sa journée avec DirectVelo, et tire le bilan de sa saison qu’il a achevée pied au plancher.

DirectVelo : On peut imaginer à ton sourire que tu as apprécié cette journée !
Théo Cotard : Je suis très content, c'est une Coupe de France pro. La faire en amateur c'est déjà très bien, finir dans le top 10 c'est encore mieux ! C'est une très bonne journée à tout point de vue. J'ai été serein mais j'ai été piégé dans le gros du peloton quand le groupe de 35 est sorti. Mais vu les noms qui étaient avec moi (la majorité des sprinteurs était dans le deuxième peloton, NDLR), je me suis dit que ça allait rentrer. Je n'ai jamais paniqué.

Comment s’est passé ton sprint ?
J'étais seul, Jean-Louis (Le Ny) avait déjà beaucoup donné pendant la course. Il m'a déposé à 10 kilomètres, après je me suis débrouillé, il y avait pas mal de vagues dans le sprint. J'ai trouvé une ouverture à la flamme rouge pour bien me repositionner, aux 500 mètres j'en ai trouvé une autre et j'ai pu y aller. J'ai lancé aux 300 mètres. J'étais dans la roue de Bryan Coquard, il a quand même eu une grosse giclette donc il m'a mis un écart tout de suite, puis je finis dans les roues derrière. C'était mon premier vrai massif chez les pros. J'en avais fait au Tour de Bretagne mais c'était un mélange entre pros et amateurs, là ce n'est que des pros, c'est bien de voir le niveau.

« JE SUIS ARRIVÉ AVEC PAS MAL DE FRAÎCHEUR SUR LA DEUXIÈME PARTIE DE SAISON »

Tu t’es retrouvé à jouer des coudes avec Elia Viviani ou Bryan Coquard… T’attendais-tu à rivaliser avec eux ?
On est forcément un peu impressionné parce que ce sont des gars qu'on regarde à la télé d'habitude. Mais à la fois j'avais envie de me frotter à eux pour voir la marche qu'il me reste à franchir et voir ce que je vaux contre eux. Mais je ne suis pas surpris, je sais que j'ai les capacités pour performer. On a quand même fait quelques courses avec des pros, je sors de Paris-Tours... Mais je ne connaissais pas forcément le niveau sur une Coupe de France pro, puis quand j'ai vu comme ça roulait toute la journée, je savais que je pouvais aller chercher une place au sprint.

Tu as été brillant en deuxième partie de saison, quel a été le déclic ?
J'ai fait une mauvaise chute au mois de février, j'ai eu une luxation de l'épaule, ça m'a bien freiné. Puis le temps de remettre en route, je suis arrivé en forme mi-juin. Moi je travaille à temps plein à côté donc je n'ai pas forcément le temps de m'entrainer comme des gars qui ne font que du vélo. Donc je suis arrivé aussi avec pas mal de fraicheur sur la deuxième partie de saison. Je pense que c'est ça qui a fait que j'ai réussi à performer.

« CE QU’IL ME MANQUAIT, C’ÉTAIT DE VOIR AUTRE CHOSE QUE LES COURSES ÉLITES »

De la même manière, tu ne te révèles que maintenant, en fin de cursus Espoirs, comment l’expliquer ?
Comparé à d'autres, j'ai une progression plutôt lente. C'est surtout ça qui fait que je ne me montre que maintenant. Je progresse par paliers. J'ai mis du temps à trouver ma spécialité, maintenant je suis devenu sprinteur. J'ai dû découvrir ce que c'était de frotter. Puis quand j'ai pris le pli, j'ai pu participer à des courses à un niveau différent. Et je pense que c'est ça qu’il me manquait. C’était de voir autre chose que les courses Elites.

Quel bilan fais-tu de ton année ?
C'est une très bonne saison. Si on m'avait dit que j'allais faire ces résultats en début d'année, j'aurais signé directement. Je suis satisfait, j'ai vu le niveau pro, maintenant j'aimerais bien découvrir encore plus de courses pros dans les années à venir (sourire). Je n'ai pas réfléchi à l'année prochaine, il va y avoir la coupure déjà. Mais je vais essayer de mettre la barre haut. À voir si j'ai des appels ou des contacts chez les pros. J'aimerais bien avoir ma chance au niveau au-dessus.