Brieuc Rolland : « A priori, j'aime ça »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Avec des locomotives comme Romain Grégoire et Lenny Martinez dans la catégorie Juniors, Brieuc Rolland a souvent été dans l’ombre en 2021 malgré un bel exercice. Le Breton a su saisir sa chance à plusieurs reprises, comme en Italie lorsqu’il s’est offert, après une longue fugue en solitaire, une étape du Tour de la Lunigiana. Avec une 4e place au Challenge MorphoLogics Juniors, le Finistérien n’a pas manqué de propositions pour 2022. C’est au Vendée U qu’il a choisi de lancer sa carrière chez les Espoirs. À l’occasion du stage de l’équipe de France en Haute-Maurienne début janvier, où il était le seul Espoir 1 retenu par Pierre-Yves Chatelon, il a expliqué son choix à DirectVelo et a confié ses envies pour cette saison 2022.

DirectVelo : Pourquoi avoir choisi le Vendée U pour la saison 2022 ?
Brieuc Rolland : Le Vendée U m’a contacté après le Championnat de France de l’Avenir. Mes proches m’ont dit que le Vendée U était une valeur sûre. Il y avait plusieurs avantages à signer là-bas. Ce n’est pas trop loin de la maison. Le programme de courses me correspond très bien, ils veulent développer la branche grimpeur. Le Vendée U, c’est un gros collectif. On le voit chaque saison. C’est ça qui m’a le plus tenté.

Tu n'as pas dû manquer de propositions…
J’ai été en contact avec six ou sept clubs, notamment les DN bretonnes et d’autres clubs de l’Ouest, ainsi qu’un club plus éloigné mais je ne me voyais pas partir trop loin. Après quelques mois, je ne regrette pas du tout mon choix (sourire). Mon hiver se passe bien. J’ai changé d’entraîneur. Je suis passé avec Baptiste Caillard, l’entraîneur du Vendée U et ça se passe super bien. Tout roule. Je suis dans les temps.

« C’EST POUR LA VIE »

Signature au Vendée U, présence au stage de l’équipe de France Espoirs à la neige… Aurais-tu imaginé ça il y a un an ?
En 2020, j’ai eu un accident au lendemain du déconfinement. J’avais été hospitalisé après avoir été shooté par une voiture pendant une sortie. Mais comme il n’y avait pas eu de courses pendant un petit moment, je n’avais pas perdu énormément. Cependant, il y a un an, j’étais déjà content de refaire du vélo en compétition. J’avais bossé correctement pendant l’hiver, entraîné par mon père. On a fait les choses sérieusement et ça a bien commencé à Lanfains (Côte d’Armor), en mai, puis à la Classique des Alpes.

Tu finis 14e de la Classique des Alpes et 3e français. Est-ce le déclic pour toi ?
C’était ma première course en montagne et j’ai vu que je n’étais pas trop mal. Mais déjà à Lanfains le week-end précédent, il y a eu un déclic. La course était organisée par le comité de Bretagne et c’était une course de sélection. Avec Pierre Thierry, nous avions tout fait devant. Je me suis dit à l’arrivée “on a été costauds”.

Après la Classique des Alpes, tu enchaînes avec le stage de l’équipe de France…
C’était tout nouveau pour moi. Avant la saison 2021, je n’avais jamais porté le maillot de la sélection de Bretagne. Et là, tout s’est enchaîné.

Jusqu’à la victoire de Romain Grégoire au Championnat d’Europe… On progresse en courant à ses côtés ?
C’est quelqu’un d’hyper positif. Au Championnat d’Europe, c’était clair pour moi au départ, c’était tout pour Romain et Lenny. Quand on court avec Romain, il faut être à la hauteur, ne pas douter et répondre présent. Avoir un aussi gros leader, ça pousse tout le monde vers le haut. On savait qu’il y avait un titre à aller chercher en Italie. C’est lui qui a le maillot mais nous, on vit aussi le moment. On était là, et c’est pour la vie.

Les vraies courses d’équipe, c’est rare en Juniors…
Au Championnat d’Europe par exemple, à aucun moment je ne me suis dit “c’est dommage, je ne joue pas ma carte”. C’était une évidence de dire que c’était pour Romain. Je me moquais de ma place.

« HÂTE DE SAVOIR »

Savoir jouer le jeu du collectif, c’est mieux quand on signe au Vendée U…
Le compteur a été remis à zéro pour tout le monde. On repart sur un nouveau cycle. Je trouve ça super bien. Ce n’est pas parce qu’on est un bon Juniors qu’on est un bon Espoirs. Nous avons tout à prouver. Ça ne me dérange pas du tout de bosser pour les autres. Je sors des Juniors, je ne vais pas faire ma loi (sourire). Nous avons des cartes dans tous les domaines. L’effectif est complet.

Quelles sont tes envies cette année ?
J’ai hâte de découvrir ce qu'est la vraie montagne, les courses Espoirs vraiment difficiles comme la Ronde de l’Isard ou le Tour du Val d’Aoste. En Juniors, ce n’est pas de la vraie montagne. Les courses font parfois moins de 100 kilomètres. A priori, j’aime ça et je me débrouille pas trop mal là-dedans. La saison 2022 va me permettre de me situer, voir si j’ai un truc à creuser dans la montagne. Je veux découvrir en 2022, toucher à tout.

Qu’est-ce que serait une première année Espoirs réussie ?
D’être fixé sur ce que je suis et voir s’il y a vraiment du potentiel. Me dire par exemple “ok je suis grimpeur car j’étais bien à la Ronde de l’Isard”. Je ne parle pas de résultat mais voir si je suis dans le "truc". On remet les compteurs à zéro comme je le disais. J’ai hâte de savoir si j’ai un truc à faire dans le vélo.

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