Antoine Debons : « Je n’ai pas eu trop de doutes »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

À la soirée de présentation de Philippe Wagner Cycling, ce n’est pas anodin si Antoine Debons est le dernier appelé sur scène. Arrivé cet hiver dans la N1 franc-comtoise, le Suisse sait déjà le rôle qui l’attend durant cette saison 2023. Il aura la lourde tâche d’apporter des succès à son équipe, bien qu’il partagera le leadership avec certains de ses coéquipiers. En tout cas, c’est dans cet état d’esprit que l’ancien coureur de Charvieu-Chavagneux a fait le choix de troquer le rose pour le vert et blanc. Antoine Debons est revenu avec DirectVelo sur son changement d’équipe, mais aussi ce désir de passer professionnel, mis à mal cet hiver mais que les ambitions de Philippe Wagner Cycling pourraient bien réussir à combler dès 2024.

DirectVelo : Quel est le bilan de ton année 2022 ?
Antoine Debons : Ça change beaucoup des courses UCI que j'avais l'habitude de courir dans des équipes Conti. Chez les Amateurs, les courses sont beaucoup plus décousues, avec plus de mouvement. J'avais un peu de peine à me mettre dedans en début de saison, j'étais souvent en retard, à contretemps... Malgré ça, j'ai eu quelques bons résultats comme à Annemasse ou au Saône-et-Loire (voir sa fiche DirectVelo), et ça m'a permis d'aller courir le Tour de Romandie. C'était une super expérience avec l'équipe de Suisse.

Puis il y a eu cette blessure à l’Alpes Isère Tour…
J'ai été loin des pelotons pendant deux mois, j'ai fait dix jours strict au lit à l'hôpital, ça a scindé ma saison en deux. En seconde partie, je ne m'attendais pas à ça, ça s'est vraiment bien passé. C'est passé très vite, je suis vite revenu en forme, comme quoi la fraicheur fait beaucoup. J'espérais décrocher un contrat pro, mais les résultats sont peut-être arrivés trop tard. Quand tu n'as rien en septembre, ça doit être un peu tendu. J'espérais taper dans l'œil d'une équipe comme Tudor mais ça ne l'a pas fait.

« ÇA N’A PAS SUFFI »

Il y a eu des contacts ?
Avec Tudor, je n'ai jamais eu de réponse, c'est étonnant. J'ai envoyé des mails, j’ai appelé, mais sans réponses, je suis un peu déçu. J'ai contacté toutes les équipes pros en France. Les ProTeams aussi, mais tout le monde était complet, ça n'a pas suffi.

As-tu tenté au-delà de la Suisse et de la France ?
Je n'ai pas cherché dans les Contis étrangères, je ne regrette pas d'avoir quitté ce milieu Conti où tu t'endors un peu. Si tu n'es pas leader, tu cours beaucoup moins qu'en France donc si tu y vas pour rouler pour les autres tu ne te montres pas. Donc je suis content de faire une année ici, je préfère ça que faire une année en Conti étrangère. Après, une Conti en France c'est autre chose, c'est un autre statut. Mais la structure Philippe Wagner a l'air solide aussi.

As-tu eu le choix de rester à Charvieu ?
Je pouvais rester, bien sûr. Mais ça a l'air solide ici, au niveau du budget matériel etc. J'ai l'impression que c'est un peu plus comme une Conti ici. Charvieu, c'était très bien mais il y avait des trucs à l'arrache. Ici, ils ont l'objectif d'aller plus haut, une ambition que n'a pas du tout Charvieu qui veut rester N1. J'ai pesé le pour et le contre et je n'ai franchement pas eu trop de doutes.

« QUE LE MAILLOT SOIT VERT OU ROSE, ÇA NE CHANGE RIEN »

Tu te projettes déjà sur 2024, et ce projet d’équipe professionnelle ?
D'après ce que j'ai entendu, c'est quasi sûr pour la Conti. Beaucoup d'équipes en parlent et ça ne se fait jamais, mais je pense que ce sont des gens crédibles, des gens de confiance, ça peut le faire. Mais je ne me mets pas une pression particulière, pas plus que les autres années. Que le maillot soit vert ou rose, ça ne change rien. Il ne faut pas que je pense à tout ça, je préfère penser aux courses, avancer petit à petit sans trop me projeter.

Quelle est l’ambition en ce début de saison ?
J'aimerais être en forme direct, et si ça ne marche pas et que ça doit venir plus tard ce n'est pas grave, il y a des belles courses toute l'année en France. Mais l'objectif est d'être bien dès la première Coupe de France.

Comment vois-tu cette expérience, notamment vis-à-vis de la suite de ta carrière ?
C'est un peu la dernière chance. Il y a trois ou quatre ans, si on m'avait posé la question si je voulais continuer le vélo à 25 ans, sans contrat pro, j'aurais dit non, je pense. Mais il y a eu plusieurs choses qui ont fait que je suis encore en amateur en 2023. C'est peut-être une de mes dernières années, peut-être la dernière, c’est dur à dire...

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