Tour de France Femmes : Déjà de premiers enseignements

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Tout le monde s’y attendait ces derniers jours : le Tour de France Femmes ne devrait, cette année, offrir aucun moment de répit et une partie du classement général pourrait se jouer chaque jour. Excellente 2e du récent Tour d’Italie et candidate à un podium sur la Grande Boucle cette semaine, Juliette Labous - en larmes à l'arrivée - a perdu un temps précieux lors de cette journée inaugurale. La Franc-Comtoise a “explosé” dans la Côte de Durtol (1.7 km à 7.1%) et a concédé pas moins de 43 secondes à toutes ses principales adversaires sur la ligne d’arrivée tracée à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Après l’arrivée, la leader du Team dsm-firmenich a brièvement évoqué un probable “coup de chaud” et une “grosse déception”. Le Tour est encore long mais voilà de précieuses secondes de perdues. Pas d'inquiétudes outre-mesure du côté du staff de la formation néerlandaise, qui tient à rappeler que sa leader a généralement besoin d'un peu de temps pour pleinement rentrer dans les grandes courses par étapes. 

Autre enseignement d’importance mais bien moins surprenant : l’armada néerlandaise de la SD Worx-ProTime (49 succès cette année) est déjà totalement au rendez-vous. Le doublé Lotte Kopecky-Lorena Wiebes a marqué les esprits d'emblée chez la concurrence. Sur la ligne d’arrivée, Kasia Niewiadoma - 3e du Tour l’an dernier -, était déjà fataliste et pleine de regrets. “J’avais de bonnes jambes mais je n’en ai pas profité, c’est frustrant”, peste la Polonaise de Canyon//SRAM Racing au micro de DirectVelo, juste derrière la ligne d’arrivée. “C’est vraiment dommage, il y avait mieux à faire. J’ai été surprise de l’attaque de Lotte (Kopecky) et après, c’est vite devenu trop tard…”. Dans les neuf derniers kilomètres, l’écart n’a fait que s’accroître. “L’entente n’était pas bonne du tout dans notre groupe. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le troisième groupe est rentré sur nous, c’est bien la preuve que ça ne roulait pas. Je ne sais pas vraiment pourquoi ça ne collaborait pas… J’imagine que chacune avait des tactiques différentes. Le fait que Lotte Kopecky ne soit pas un danger pour le général a sûrement joué également…”

DEMI VOLLERING PROMET « UN GROS CHANTIER » CE LUNDI

Si le troisième groupe est rentré, c’est aussi grâce au gros travail de la Britannique Pfeiffer Georgi (Team dsm-firmenich), qui est parvenue à ramener sa sprinteuse Charlotte Kool sur la tête de course. Au préalable, la Néerlandaise avait démontré tous ses progrès dans les courtes ascensions. Là encore, un sacré enseignement pour les jours à venir. “J’ai rarement aussi bien passé une bosse. J’ai donné tout ce que j’avais mais j’étais vraiment à la limite. On a fait tout ce que l’on pouvait, je suis satisfaite de cet accessit”. Si les capacités de Lorena Wiebes (SD Worx-ProTime) à passer les bosses dans un groupe d’une vingtaine de favorites pour le général ne faisait déjà plus de doutes, voilà que Charlotte Kool se met elle aussi à grimper. Inquiétant pour leurs adversaires. Dans le même temps, certaines filles qui misent sur un Top 10 ou un Top 15 au général ont déjà perdu un temps précieux. Notamment du côté de certaines formations tricolores. La leader de l’équipe Cofidis, l’Allemande Clara Koppenburg, a lâché 1’43”. Coralie Demay (St-Michel-Mavic-Auber 93) a pour sa part coupé la ligne 2’55” après Lotte Kopecky (voir classement).

Double lauréate d’étapes l’an passé, Marianne Vos devra encore patienter pour décrocher une 249e victoire chez les pros. Comme lors du dernier Giro - deux fois 2e -, la Néerlandaise de Jumbo-Visma a dû se contenter d’un nouvel accessit (4e). Mais à 36 ans, elle confirme qu'il faudra encore et toujours compter sur elle cette semaine. “J’ai profité du travail de Pfeiffer Georgi pour rentrer sur le premier groupe mais je savais déjà qu’on ne rentrerait plus sur (Lotte) Kopecky. C’était juste la plus forte…”. Après ce premier aperçu d’une bataille qui s’annonce musclée durant huit jours, il se pourrait bien que la bataille entre les favorites s’intensifie ce lundi au cours d’une étape très casse-pattes. Favorite à la victoire finale, Demi Vollering prévient : “je suis persuadée que ça va être un gros chantier. Il n’y aura pas un mètre de plat, ça monte et descend toute la journée. Mais on est prêtes, j’ai hâte !”. La concurrence est plus que jamais prévenue.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Charlotte KOOL
Portrait de Juliette LABOUS
Portrait de Katarzyna NIEWIADOMA
Portrait de Demi VOLLERING
Portrait de Marianne VOS