Heïdi Gaugain, la médaille sur la route de Paris

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Heïdi Gaugain a décroché ce samedi une médaille de bronze sur le Championnat de France Espoirs d'Altkirch, synonyme de première grande référence sur la route (voir classement). "Si on m'avait dit que j'allais faire 3e aujourd'hui, je ne l'aurais pas cru. Je suis tellement heureuse. J'ai respecté au maximum les consignes qu'on m'avait données. Le circuit était vraiment dur, dans les bosses je ne suis pas la meilleure et surtout pas chez les valides. C'est pour ça que j'ai anticipé. Il fallait parce que je ne voyais que comme ça pour y arriver", se réjouit-elle à la descente du podium protocolaire, breloque autour du cou. Dès le premier tour, la coureuse de Nouvelle-Aquitaine a tenté, bien consciente qu'elle devait anticiper pour espérer quelque chose. "En haut de la bosse, car c'est là que tout le monde commence à être dans le dur, sur le replat en haut".

Heïdi Gaugain a attaqué dans son style caractéristique. "Comme d'hab, assise, rigole la vainqueure du Tour de l'Orne. Ma grande explosivité a parlé !", s'amuse-t-elle à nouveau. D'abord dans un groupe de cinq, elles n'étaient ensuite plus que trois avec Clémence Latimier et Lise Ménage. Une situation parfaite. "C'était plus facile, car à cinq ça passait mal. C'était compliqué à gérer. Là au moins on était toutes les trois à faire nos efforts, avec les trois places sur les podiums". En effet, ce sont elles qui se sont joué toutes les médailles. Mais Heïdi Gaugain pioche. "J'étais déjà contente d'être là et de faire 3e. J'y ai cru jusqu'au bout quand même. Comme je suis revenue sur la fin je voulais quand même faire le sprint mais j'étais un peu en-dessous, je le voyais. J'avais tout le temps peur de péter dans la bosse. Faire 3, c'est déjà incroyable !".

« C'EST CETTE MENTALITÉ QU'IL FAUT AVOIR »

Cette médaille valait bien les félicitations de François Trarieux, son CTR, qui n'a pas manqué de la secouer pendant la course. "J'ai failli pleurer quand tu m'as engueulée", lui glisse-t-elle en rigolant, encore émue à la descente du podium. "François voulait que j'aie confiance en moi et que j'y croie jusqu'au bout pour le maillot. Je l'ai écouté mais j'étais un peu juste. Quand je lui disais, il m'engueulait parce qu'il disait que j'étais bien quand même et que je devais y croire. Mais il a raison. C'est cette mentalité qu'il faut avoir. Et il est super content de la 3e place". Heïdi Gaugain montre ainsi qu'elle peut prétendre à mener son projet à bien d'évoluer chez les valides sur la route à terme. "J'attends les Jeux pour rester concentrée. Pour 2025 j'espère intégrer une équipe et progresser à la fois sur la route et la piste chez les valides. Ce résultat va me donner confiance, c'est déjà bien !".

En effet, la licenciée d'Urt Vélo 64 poursuit ce rêve olympique, qu'elle espère transformer en réalité à Paris. "Ça fait beaucoup de bien d'avoir ce podium car je n'étais pas très bien ces derniers temps. L'an dernier j'ai fait une saison un peu moyenne. J'avais du mal, j'ai changé d'entraineur il y a un mois, j'avais besoin d'un renouveau. J'ai eu l'impression de me relancer et ça me fait du bien en vue des Jeux". Avec son histoire, Heïdi Gaugain est forcément très sollicitée. Et tout n'est pas forcément facile à gérer pour la coureuse de 19 ans. "J'ai un agent, Bastien Le Masson, qui m'aide énormément depuis septembre. J'ai été obligée d'en prendre un parce que je croulais sous les sollicitations médiatiques et les sponsors. Mais c'est très bien, ça veut dire que ça va dans le bon sens, heureusement qu'il y a ça. Mais il faut le gérer. Maintenant je suis bien accompagnée". Et ça se voit à ses résultats.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Heïdi GAUGAIN